De l’allégeance aux mandarins dissimulée en objectivité (scientifique)

Publié le par TEXEROLAS



Ou de l’intérêt à se la boucler au labo….



En science il est bien vu de ne pas exposer des idées politiques, au nom de « l’objectivité » il est bon de ne pas avoir d’idéologie. Exposer un point de vue politique (à moins qu’il soit totalement consensuel) revient souvent à se faire des ennemis, plus rarement des amis. L’allégeance aux mandarins passe donc par une neutralité de bon aloi, une retenue nécessaire pour garder la tête froide et bien rationnelle, mais surtout pour ne heurter personne susceptible de rendre un jour un "service".


Des années sur ce mode de fonctionnement de "caméleon social" avant d’être recruté et il ne faut pas s’attendre à ce que le frais titulaire ait plus l’habitude de se taire que de l’ouvrir…  De même élevé dans l’individualisme et la compétition, socialisé en somme, il/elle n’est guère porté(e) aux valeurs de solidarité collectives dans son propre milieu.

Ajoutez à cela le travail « intellectuel » (quelquefois important) , « relationnel » (nécessaire), les sacrifices rituelement consentis (le mentor, la thèse, le travail gratuit, la soutenance et j’en passe). Il est donc assez logique, normal qu'un frais titulaire du doctorat soit individualiste après cette initiation et totalement convaincu de sa légitimité à occuper un poste quand il y accède.

En somme le titulaire croit qu’il est là pour ses qualités intellectuelles intrinsèques alors qu’il doit le plus souvent sa place à cette forme d’allégeance renouvelée. D'autres (peu) savent que l'arbitraire est la norme, quelle sélection au mérite avec plus de cent postulants par poste ?

Dans la plupart des cas, cela revient à penser pour l'heureux(se) élu(e) que le système fonctionne bien car il /elle a été « bien choisi », s’il
/elle doit sa place à des passe-droits manifestes, il/elle le trivialisera, par un « c’est normal , c'est partout/toujours pareil ».

Les mandarins cultivent aussi l'allégeance avec les ministères, les instances d'évaluation, le CNU et bientôt les donateurs et actionnaires. Pour les plus habiles cela devient une seconde nature, accéder à des postes influents, placer ses pions... Seule l'intelligence du maquignon et du corrupteur/corrompu est sollicitée ici...

Ceux qui l'ouvrent sont psychologisés, seuls les titulaires sont légitimes à parler (mais ne le font pas souvent). Donc le système est bon...Tout cela est passé sous silence, indignation de couloir, chuchotements outrés,  mais finalement la boucle est bouclée et tout le monde la boucle...

Pourtant les conditions d'exercice se dégradent de jour en jour et pour tout le monde... Même si les précaires du savoir le sentent davantage que les titutlaires, "l'activité scientifique" concerne de moins en moins les sciences et de plus en plus les rapports d'activités perpetuels et la gestion de la pénurie organisée politiquement.
Mais jusqu'à quel point ??????





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