Recherche : Travail égal, salaire ?
L' un de mes amis a été titularisé bibliothécaire à la ville de Paris après plusieurs années (de vacations / stage). Il doit encore faire une année de formation, moins payée plus contraignante (si, si, comme les nouveaux MCF après des années de recherche et d'enseignement). Bref au mois de Mai il a fait 5 jours de grève en soutien aux non titulaires de la mairie de Paris (merci Mr le Maire).
Certes, il y a des titulaires qui se bougent, il y a des salariés solidaires, il y a des gens bien à SLR (j'en connais au moins deux).
Il y a des gens qui prennent sur leur temps et leur salaire...
Mais combien ?
J'ai l'impression que 5 % des équipes de recherches se bougent. Estimation purement empirique ; demander dans une manif de chercheurs : vous êtes combien de votre équipe ? Combien dans votre équipe ? Faites le rapport et vérifiez le théorème... Alors si ils font partie de SLR, SLU ou que sais je ? Quelle importance, au moins ils sont là. C'est bien, mais ils ne peuvent pas comprendre, car ils savent où ils en seront dans six mois, pas nous...
Bien sûr j'ai souci des bureaucrates et carriéristes. Par exemple, ceux qui prétendent sauver le CNU, ceux qui pratiquent l'AERES et l'ANR. Ceux-là ne manquent pas d'air.
Par contre, j'ai un vrai problème avec ceux qui ne se bougent JAMAIS. Même pas une pétition de principe pour soutenir les stagiaires non rémunérés, les assistants sans assistance, les précaires de toute sorte qui gravitent dans leurs professions respectives.
J'ai un vrai problème avec ceux qui acceptent depuis des années (et souvent profitent) de gens contraints de faire le même travail qu'eux avec des conditions moindres. Ceux-la ne doivent pas s'étonner qu'on viennent leur réclamer un nivellement par le bas.
C'est d'autant plus grave que dans les milieux du savoir (sciences, médias, culture), ceux qui exploitent activement ou passivement ont fait des études et ont souvent le temps de réfléchir...
Ce qui a mal tourné...
Ils ont oublié le principe travail égal salaire égal... Nous le vivons tous les jours, eux aussi mais pas du même côté du manche...
Aussi, ils ne doivent pas s'étonner qu'on les égratigne, devant notre mollesse à les soutenir... La précarité chatouille leurs doigts de pieds, alors il faut qu'on se mouille pour eux...
Nous attendons de VRAIES actions de la part de ceux qui prétendent se soucier de nous. Que personne ne puisse dire qu'il ignorait ce qui se passe dans son labo.
Dans l'ordre et en tète des revendications.
Le boycott de l'ANR et de l'AERES, l'abandon de TOUTE fonction administrative, la grève des enseignements, des diplômes, oui même la sacro-sainte recherche, les publications, les revues, comme ça ils auront le temps de militer, ce sera même bien vu.. jusqu'à obtention des revendications suivantes...
-- La publication de la carte des précaires des labos et fac françaises, les outils existent, les témoins ne manquent pas, par contre ils ont peur...
-- L'interdiction des postes précaires
-- L'interdiction des postes précaires (mieux vaut deux fois qu'une).
-- La titularisation massive sur dossier des chercheurs déjà surqualifiés.
-- L'ouverture massive de postes
-- La fin des "libéralités" remplacées en postes
(travail au noir, sans droit appelé bourse pour les doctorants et post-doctorants).
-- La proposition d'un mode de recrutement interdisant le localisme.
-- L'abrogation d'un décret honteux.
-- La fin du CNU.
-- La limitation du nombre de doctorants par directeur de recherche
Si vous exigez cela clairement... alors...
(Une liste à compléter, gens concernés manifestez vous...)